Samedi 23 mai 2020
Alors les déconfinés, ça boume depuis qu’on est libéré ?
Étrangement, paradoxalement, personnellement… ça allait presque mieux pendant le confinement…c’est normal docteur que mon moral ne soit pas à la hauteur ?
Il y eu des hauts, il y a des bas dont je fais ici état dans ce petit résumé des 2 derniers mois:
On se confine : sidération, colère, frustration, impuissance…sentiment de spoliation, perte de repères.
Tout s’arrête, nos vies sont désormais mises en quarantaine, tout part en cacahouette aspirant àdes jours meilleurs tout en tentant de maitriser nos peurs. Situation inconnue, anxiogène, surveillée, contrainte, limitée.
Moral en berne et perspectives incertaines.
Constat de Bérézina, je déprime, je suis en ruine!
Puis, petit à petit, comme on dit, l’oiseau fait son nid…
On croise les doigts pour ne pas choper ce maudit corona et finalement passe le temps… résignés, quoiqu’il en soit, on n’a pas le choix !
Alors on s’y fait, on s’y plie en se disant que finalement ce temps suspendu, cet inconnu n’est pas si désagréable que ça.
On se réapproprie sa maison, on bricole, on nettoie, on trie, on vit le temps différemment.
On revient sur soi, se recentre, renouant avec des ressources déjà bien ancrées et qui ont fait leurs preuves, on en découvre de nouvelles, se surprenant à prendre du plaisir autrement. Ce nouveau quotidien devient peu à peu gérable, quelque chose de paisible s’installe à l’insu de notre plein gré en se disant qu’après on fera ça, on ira là, on se rattrapera, quoi !
Moral en demi-teinte mais qui jour après jour retend vers la lumière.
Le déconfinement se profile, une date est enfin annoncée:
On monte au plafond, on s’accroche aux rideaux, la joie et le soulagement nous envahissent, les projets resurgissent.
La vie est devant soi et même si on entend parler de monde d’après, on se dit que tout ça c’est du blabla, nous on s’en fout, ce qu’on veut c’est juste être là , profiter de l’été et rester en bonne santé.
Moral au top, on tente de croire que tout cela ne sera bientôt plus que de l’histoire ancienne.
Déconfiné on y est : les premiers jours sont heureux, plein de promesses, plein d’envies, des projets plein la tête même si malgré tout subsistent inquiétudes sanitaires et questions pratiques.
Jusqu’à ...ce qu’on sorte vraiment, qu’on queute sur les trottoirs devant chaque commerçant, qu’on n’y rentre qu’à nombre compté, qu’on reste en distance, qu’on respire comme on peut derrière un masque désormais devenu objet sacré, qu’on…qu’on…qu’on…ne vive pas vraiment comme on l'avait imaginé!
Badaboum, le moral en prend un coup dans l’aile et soudain le monde d’après a un visage concret et pas gai !
Et puis on est aussi un peu paumé, pas tout à fait sorti de ces 2 mois de confinement, un pied dans l’avant, un autre dans un maintenant qu’on a du mal à cerner, s’approprier…tout reste compliqué.
Ce foutu moral ne sait plus trop où il en est, il alterne dans la même journée entre optimisme et déprime ballotés sur des montagnes russes difficiles à gérer et assez épuisantes à dompter.
Très vite maintenant viendra l’été...à quelle sauce va-t-on être à nouveau mangé ...de là découlera un moral plus ou moins trempé!
Quand retrouverons-nous la sécurité d’un monde qu’on reconnait, la stabilité d’un état émotionnel naturel et la spontanéité non affectée par la menace du danger.
Si guerre il y a, la bataille n’a pas encore été remportée et il faudra sans doute encore s’accrocher pour ne pas, de temps en temps, sombrer.
Allez, les vacances pointent déjà leur nez, on s’imagine retrouvant toute sa smala, tous réunis autour d’un bon repas, bien arrosé pour fêter ça et idéal pour regonfler à bloc notre petit moral blessé pour qu’au plus vite, on l’a bien mérité, il redevienne d’acier !
Vivent les vacances et comme le dit le philosophe Snoopy acceptons d'être soumis à l'élastique de la vie!
« Un jour je me sens en forme mais le lendemain c'est la déprime... Les hauts et les bas se succèdent... J'ai l'impression d'être accroché à l'élastique de la vie. »
Charles Monroe Schulz « Snoopy, prend de la hauteur »
comment tu fais pour être aussi pertinente . Des fois j'ai l'impression que tu lis dans ma tête ! bisous