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     Graines d'histoires

L’âge de nos artères ?!

Les yeux encore collés par le sommeil, la bouche empâtée, le pyjama qui tire-bouchonne dissimulé sous une vieille veste en laine toute boulochée, l’humeur, comme à chaque fois, ronchon et frustrée de ne pas avoir pu déjeuner, me voilà installée sur le fauteuil, manche relevée, mes veines saillantes prêtes à se faire pomper le sang en vue d’une analyse de contrôle.




Après un bonjour cordial, tout en préparant tubes et étiquettes, elle me balance tout de go et sourire aux lèvres :

« vous êtes à la retraite ? »


Non mais je rêve !!!!


C’est quoi cette question à la con en préambule ?


Et qui plus est à 9h30 du matin...

Comme vous l’aurez déjà compris, pas vraiment l’heure idéale pour le fonctionnement à plein régime de mes neurones et d’autant plus sans p’tit dej !

Sidérée par cette incongruité qui plus est inappropriée, je m’entends répondre, déjà dressée sur mes arpions :


« Ben non, pas du tout, je travaille » et de me justifier comme quoi les artistes et la retraite, c’est un peu comme si on vous demandait d’arrêter de respirer, que l’art-thérapie en institution...tant qu’ils me gardent, je reste!

Bref, la retraite, c’est pas encore dans mes perspectives !


Entendez en sous-texte et en vrac :

· « de quoi j’me mêle ?»

· j’t’en pose des questions ? »

· « ah merde, j’ai la tête d’une vieille peau (je doute qu’elle pose cette question aux femmes dans la fleur de l’âge!)»

· grrrrrr, la journée vient à peine de commencer et me vlà déjà vénerd


Bon, pour tout dire, c’est vrai, j’ai l’âge de la retraite ! Mais clichés et amalgames ont la dent dure.

L’âge de la retraite n’est pas l’âge du corps et encore moins celui de la tête !


Comme dirait Souchon :

« J'ai dix ans Je sais qu'c'est pas vrai mais j'ai dix ans Laissez-moi rêver que j'ai dix ans

Si tu m'crois pas, hé Tar' ta gueule à la récré…. »


PS : Après ma sacro-sainte Ricorée et une tartine beurrée, une bonne douche chaude, crémée et parfumée, cette petite colère matinale s’est presque évaporée ….jusqu’à ce que ces quelques mots la désamorce complètement

Morale de l’histoire :

  1. coucher les mots sur le papier c’est bien connu, c’est thérapeutique !

  2. le faire avec dérision c’est encore plus efficace.


Mais pour autant et pour le moment : Ne me parlez pas de retraite !!!

Sans offense bien sûr pour celles et ceux qui y sont et qui profitent !





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