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     Graines d'histoires

Photo du rédacteurMarie Wermuth

Kobo Writing life... jours 15 à 17

ça sent la fin! Avant dernière fournée de ce défi d'écriture ...


15.  Plume


Depuis l’année où ses parents l’y avait emmené, elle s’était promis d’y participer.

Un rêve de petite fille qui, comme Cendrillon, se transforme en princesse.

A bord de ce train de nuit qui faisait office de machine à remonter le temps, elle répétait ses poses, révisait ses attitudes, peaufinait ses moues.

Cette exposition de soi, tous ces regards portés sur elle…elle les désirait tout autant qu’elle les redoutait.

Toute l’année durant, elle s’était consacrée à coudre et à broder : satin, tulle, perles et plumes pour confectionner le plus élégant, séduisant et raffiné des costumes.

Elle était prête.

Il était temps que le monde la voit enfin.

Pas tout à fait elle-même, pas tout à fait une autre.

En ce matin froid et ensoleillé de février, elle mit pied sur le quai.

Magique ! La lagune reflétait cette foule bigarrée et l’air était empli du bruit des étoffes qui se frôlaient et des rires qui se propageaient.

Venise l’accueillait et elle lui appartenait.

(consigne transgressée 996 caractères…bouhhh !)

 

 

16.  Incendie


Tout a brulé.

Absolument tout.

De ma vie, il ne reste plus rien, tout est parti en fumée.

L’incendie s’est déclaré à 3h26 en ce matin du 22 juin, consumant en quelques minutes tout le 4ème étage devenu une fournaise rougeoyante. D’abord, un bruit sourd, peut-être l’explosion d’une chaudière, puis un nuage opaque passant sous le seuil de la porte et envahissant tout l’appartement et les voix, les cris, la peur.

Les pompiers furent appelés.

Les gyrophares, les sirènes, la lance à incendie déroulée, la grande échelle déployée et tout un quartier en pyjama regroupé sur le trottoir, à vie traumatisé.

Quelques blessés légers mais bienheureusement aucun mort à déplorer.

 

17.  Demi


Midi, Chez Emile.

Accoudés comme chaque jour au comptoir en zinc lustré par les années, le ton montait entre les deux compères au même rythme que les chopes se vidaient.

Le parfait exemple des vases communicants !

De demi en demi, le verbe se faisait plus haut, les langues de plus en plus déliées de telle sorte que certains mots se perdaient comme dissous dans les bulles du breuvage ambré.

Les joues rougies et les mains agitées en tous sens venaient compléter le tableau.

Un cours magistral de philosophie de comptoir un peu envahissant mais tellement french touch 😉

-« Mimile, tu nous remets ça ! »

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