Avez-vous remarqué combien il est difficile d’être réellement connecté au moment présent ?
Être totalement là, à cet instant précis.
Et combien notre mental est rebelle à l’exercice, tantôt dans le passé d’une action déjà accomplie, d’un choix déjà fixé, d’une voie déjà explorée avec plus ou moins de regret ou de contentement…tantôt dans la projection de la prochaine à accomplir accompagnée de la projection de ce qui en découlera… Ou encore, l’idée d’une tâche à faire, ou la prise de conscience d’avoir oublié la tâche en question …ou nos pensées qui vagabondent vers un projet, une personne, l’état d’une relation, le temps qu’il fera ou qu’il a fait, le mot qu’on a dit ou celui qu’on aurait pu dire, ce que l’on ressent pour untel ou le jugement qu’on porte sur soi………….
Bref, une infinité de questionnements, pensées, réflexions qui nous rendent indisponibles à ce moment précis du moment présent.
Certains diront qu’il n’existe pas vraiment puisqu’à peine né, il est déjà de l’ordre du passé et que de l’envisager comme tel est presque une gageure en soi.
Et pourtant si, il existe et est palpable. Mais à la seule et unique condition de ne focaliser toute son attention et de ne ramener toute sa conscience qu’à ce qui se vit dans notre corps. Car c’est lui qui en est le seul instrument, la seule véritable clé pour y accéder.
On parle souvent de respirer en conscience c’est-à-dire de concrètement sentir le souffle passant dans les narines et le frémissement créé par celui-ci, frais à l’inspire, chaud à l’expire. Ne se focaliser que sur ce ressenti corporel le temps de quelques respirations…nous sommes alors pleinement dans l’ici et maintenant. Bien sûr, notre mental ne pourra s’empêcher de nous tendre le piège des pensées qui circulent et nous envahissent à notre insu. Mais c’est aussi ainsi que l’Homme se définit et ne nous empêche pas de muscler notre esprit pour lui intimer, pour un court instant, de s’arrêter de penser. Nous en ressortons alors plus centrés, apaisés, clairvoyants.
Le yoga, que je pratique depuis maintenant 22 ans, me procure ce sentiment d’être pleinement présente à moi-même, pendant la séance. Postures et respirations ne laissent aucune place aux pensées parasites, le mental se dissout, le corps règne en maitre sur l’intellect, balayant de toute sa puissance tout ce qui l’encombre pour ne laisser place qu’à l’instant présent, à l’ici et maintenant.
Drôle d’exercice presque paradoxal et sans doute de fait, si difficile : se déconnecter de nos pensées pour mieux se connecter à nous-mêmes. Et pourtant nos pensées semblent nous définir…si nous ne sommes pas nos pensées, sommes-nous au-delà d’elles ???
Vous voyez comme le mental reprend vite la main !
Allez, inspire… expire…inspire….expire….
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