En ce petit matin, le ciel était d’un bleu presque diaphane.
La température déjà douce et agréable laissait présager une journée comme on les aime.
Une de ces journées qui invite à se prélasser, à laisser vagabonder les pensées en laissant les heures filer … calme et volupté... une journée faite pour buller!
A l’horizon quelques boules de coton poussées par un petit vent s’amalgament, se défont…une architecture se dessine, une licorne s’anime, un poisson volant se fige quelques instants…un ballet poétique et intemporel.
Pas un arbre à la ronde, un paysage de plaine s’étend jusqu’au lointain.
Rien que le regard ne retient.
Une ruralité beauceronne bercée par le silence du matin.
Tout est calme, seul le chant des oiseaux vient s’immiscer dans ce silence feutré.
Aujourd’hui, le repos est pour tous garanti, les agriculteurs ne chevaucheront pas leurs tracteurs, les récoltes attendront lundi.
Mais voilà que tout à coup le vent se lève, faisant frissonner les herbes.
Le ciel s’obscurcit, le coton est devenu informe et gris…ça sent la pluie.
Très vite tout bascule, le jour laisse place à la nuit.
Un éclair zèbre le ciel...1,2, 3…un roulement sourd et le tonnerre déclare la guerre.
Quelques grosses gouttes de pluie se sont mises à tomber dessinant sur la terre des mandalas moirés.
L’orage est arrivé balayant en un instant cette belle journée d’été.
Quelques secondes plus tard, il pleut à verse inondant les champs dans un bruit assourdissant.
La nature déchainée comme une furie que rien ne peut calmer, nous renvoie à l’essentiel, impuissants et si petits face à ce spectacle à la fois inquiétant et attirant qui ravive nos peurs d’enfants.
Déjà, la pluie s’arrête comme si elle avait tout à coup changé d’avis… plus de bruit.
Petit à petit le gris bleuit, la terre détrempée a déjà tout absorbé, ça sent le foin le coupé.
Et voilà, c’est fini.
La colère du ciel s’est tarie, le soleil revient pour réchauffer les siens,
l’arc en ciel n'est pas loin.
Un paysage idéal de carte postale.
A l’instar des Hommes, Mère Nature peut parfois se montrer versatile et ses mouvements d’humeur fébriles nous rappellent que sans conteste, celle qui mène la danse…c’est elle !
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